Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de l'histoire des Verriers du Rouergue

Les verreries du Rouergue à la fin du XVIIIe siècle d’après Jean-François-Henry de Richeprey et Amans-Alexis Monteil (2/2)

22 Mars 2012 , Rédigé par gentilhomme verrier Publié dans #Histoire locale

Une vingtaine d’année après les voyages de Mr de Richeprey, Amans-Alexis Monteil, premier historien du nouveau départment de l'Aveyron, publie sa Description du départment de l’Aveiron, seconde partie, publiée à Rodez en l’an X. Page 205 à l’article Verriers, il écrit :

 

« De cinq verreries que nous avions autrefois, quatre ont successivement disparu ; celle qui reste, après avoir parcouru différentes stations, vient de s’établir à peu de distance de l’ancienne Abbaye de Bonnecombe.

 

Rien de si misérable que cet atelier. C’est un carré de murailles basses, et grossièrement maçonnées, sur lesquelles porte une couverture faite de perches et de genêts. Au milieu se trouve le four, dont la construction diffère de ceux à la Française. Il est de terre glaise ; le tisar ou foyer en traverse tout le diamètre. Au lieu de chambre de refroidissement, on a élevé à côté du four, un terre-plein sur lequel est une espèce d’acqueduc, dont l’orifice est placé vis-à-vis un des ouvreaux. C’est là que sont déposés les verres qui sortent des mains de l’ouvrier, et à mesure qu’ils se refroidissent, on les tire par l’orifice opposé, au moyen d’un  crochet de fer.

Cette verrerie ne fond ni quartz ni sable : elle n’emploie que des cassons. Les débris de verre blanc servent à faire des gobelets, et ceux à verre verd à faire des bouteilles, et surtout des mesures de vin appelées pauques, quarts et demi-quatrs. Ces mesures sont divisées en deux : la partie inférieure forme un poligone ; la supérieure, un entonnoir à côté duquel les marchands de vin appliquent une languette de fer blanc qui marque la jauge. Trois ouvriers et autant de manœuvres suffisent à cette verrerie qui tous les jours, devient plus languissante. Il est même vraisemblable qu’elle ne tardera pas à cesser ses travaux ».

 

 


Musée de Sorèze

 

 

Pauque en verre vert au centre de la photographie (Musée du Verre à Sorèze, Tarn)

 


 

Commentaires personnels :

 

Le constat de Mr Monteil diffère peu de celui de Mr Calmès (voir partie 1/2) : même misérabilisme. Les quatre verriers précédents ne semblent plus que trois et leur atelier n’est plus à Laubigue mais dans les environs de Bonnecombe. Ils ne composent plus leur préparation fusible mais n’emploient plus que du verre cassé blanc ou vert.


La description du four de fusion du verre est conforme aux vestiges visibles des rares fours conservés et aux données archéologiques des deux verreries étudiées dans le département : la Verrière de Saint-Chély-d’Aubrac datée du XIVe siècle et la verrerie de Combenègre (Centrès) datée du XVIIIe siècle. L'arche de recuit qui utilise la chaleur perdue du four de fusion, permet l'économie de l'alimentation d'un four de recuit.


Quant à l’architecture générale de la verrerie, elle correspond probablement à l’agencement de toutes les verreries forestières (appelées verrières en occitan) dont la durée de vie était limitée au temps d’exploitation des ressources forestières.


La production était limitée à des articles de manufacture courante et facilement commercialisable : gobelets en verre blanc et bouteilles en verre vert.

 

© Dominique Guibert 2012

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
It is better to terminate the functioning of this glassware house as soon as possible. Preserving this industry based on its historic significance is meaningless. The concerned authorities should consider the modification of this factory or rebuild it. Keep sharing.
Répondre